Il y a parfois dans nos églises des temps de prière - cérémonies pénitentielles ou autres - qui ne sont pas prévus par la liturgie et donc ont une forme complètement libre.
Les participants s'installent en silence, et au bout d'un instant l'animateur accueille l'assemblée, guide une méditation, propose un chant, etc.
C'est aussi, bien sûr, le cas de certaines retraites ou récollections: le prêtre parle aux participants, leur propose un thème de réflexion, éventuellement lance un échange sur un thème, puis on garde le silence, et ainsi de suite.
C'est qu'il s'agit d'abord d'une rencontre, et non d'un rite.
Pourtant certains prêtres essaient de faire de même pour la messe, et c'est souvent une réussite!
Dans une messe "normale", le temps, le déroulement, est organisé en fonction de la liturgie de la messe et autour d'elle; les interventions du prêtre pour introduire la liturgie, en expliquer certains éléments etc., sont comme des ajouts par rapport à un schéma principal qui, lui, est immuable.
Au contraire, dans les messes conçues comme des rencontres, c'est la méditation de l'assemblée, le dialogue entre l'assemblée et le célébrant, qui sont premiers, les divers éléments de la liturgie s'y insérant comme des temps particuliers.
Ceci suppose beaucoup de calme, de lenteur, de silence. C'est bien le Christ, sa parole et son corps, qui sont au centre, mais dans le cadre d'une méditation collective adaptée au vécu des participants.
Un peu comme si chaque élément de la liturgie, une lecture, la préface, etc. était un événement particulier, alternant avec la réflexion du groupe conduite par le prêtre.
Des gestes aussi sont prévus, pour marquer la réalité charnelle de l'assemblée; ce ne sont pas des gestes "accompagnant la liturgie": ce sont des gestes humains, dans le cadre d'une réflexion sur l'homme et le message d'amour de Jésus.
C'est une sorte de renversement, remettant la communauté au centre...