On trouvera ci-après un résumé d'une conférence faite en mars 1998 par le père Marie Abdon Santaner. Ce texte a été rédigé à partir de notes personnelles, et n'engage évidemment pas le père Santaner.
"Vivre"...
Nous voulons vivre, avoir une vie satisfaisante. Certains s'étourdissent dans la recherche du bonheur et du plaisir.
Mais aussi il est frappant de constater que c'est souvent autour de l'enfant, vie nouvelle, représentant l'avenir, que l'on construit sa vie: on accepte de modifier ses projets en fonction de l'enfant, pour sa vie. Et donc on accepte un certain nombre de renoncements, de morts. Mais ces renoncements, ces dépossessions, on les supporte bien, parce qu'on sait que c'est pour la vie, la vie de l'enfant. On ressent parfois, lorsqu'on accepte ces renoncements, une sorte de frémissement intérieur, conviction que l'on va dans la bonne direction.
Israël sous la conduite de l'Esprit...
Dans le Deutéronome (chapitre 30), Dieu dit à Israël: "Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bonheur, ou la mort et le malheur; (..) Tu choisiras la vie !".
La vie, Dieu l'a donnée à Israël en plénitude. A Abraham il a promis une descendance et un pays, et a donné un nom: ce qui constitue les trois aspects de la vie d'un peuple: politique, économique et culturelle. Ces biens terrestres sont de vrais biens, donnés par Dieu.
Puis, après avoir vécu longtemps en Palestine, Israël a connu l'échec, la déportation. Et peu à peu, en Israël, certains ont compris qu'au delà des biens matériels qui avaient été donnés, Dieu voulait donner beaucoup plus: à condition d'accepter la dépossession, et qu'ainsi le salut s'étende à toutes les nations.
Notre vie sous la conduite de l'Esprit..
Rien ne vaut la vie concrète pour rencontrer l'Esprit.
Cherchons l'Esprit "au ras du sol", dans ce que nous pouvons faire, autour de nous, pour la vie, pour que les autres grandissent, en nous dépossédant pour que la vie, en eux, se multiplie. Alors nous sentirons parfois en nous ce frémissement qui nous permettra de pressentir que nous allons dans la bonne direction. Agir ainsi nous conduit à un retournement réel, qui n'est pas un simple mouvement intérieur, mais est lié à la vie.
La vie, la vraie vie, la vie éternelle, plus forte que la mort, ne commence pas après la mort: elle commence dès maintenant en nous, par tout ce que nous faisons qui va dans le sens de l'épanouissement de la vie des hommes par la puissance de l'Esprit.