Dieu, je ne peux évidemment
pas me le représenter.
Jésus, lui, est dans sa gloire: je peux me le
représenter, mais il est parfois difficile, même quand
on sait combien son amour est grand, de s'imaginer vraiment en train
de lui parler, comme à un ami, que je sais bien pourtant qu'il
est.
Ayant à exprimer à Dieu une prière précise, pour quelqu'un qui avait de graves difficultés, j'ai pensé à demander à la petite Thérèse de m'aider; non pas pour la prier elle, mais pour exprimer avec elle ma prière.
Je l'imagine présente
près de moi.
Et elle me dit: "Que veux-tu exactement demander à Dieu?". Or
voilà une chose intéressante: je découvre ici la
rencontre entre la formulation de la foi et la prière; car je
lui exprime ce que je souhaite avec mes mots à moi; avec des
mots qui expriment ma foi et ma façon de comprendre l'action
de Dieu dans les âmes. Je réponds par exemple: «je
voudrais que "Y" ait en lui (en elle) la paix; ait la joie de ton
amour».
Ensuite, j'ai appliqué cette même méthode dans d'autres cas.
Par exemple je peux paraphraser le
Notre Père:
pour chaque phrase, dire à Thérèse exactement ce
que je veux dire à Dieu: "Que ton nom soit sanctifié",
c'est notamment: "Que les hommes, quand ils pensent à toi,
quand ils parlent de toi, le fassent en vérité, en ne
disant pas des choses inexactes ou critiques à ton sujet";
etc.
Il va de soi que la forme de prière que je viens de décrire succinctement n'est qu'une des formes de la prière.
Se mettre silencieusement en face de Dieu (pour se faire "former" par lui), louer, etc., sont d'autres attitudes, complémentaires les unes des autres, dans la liberté des enfants de Dieu.
Ph. Lestang, octobre 1996 (rev. déc 97)