Contributions
sur la communication constructive


On trouvera ci-dessous une réflexion de Robert Pléty, qu'il m'a transmise le 1° septembre 2001.


Le problème de la communication constructive.

Employer le terme de "communication constructive" laisse penser qu'elle peut ne pas l'être ou que du moins il faut travailler à la construire. Il est très important de le souligner, En effet dans le langage courant, ou plutôt dans un langage non réfléchi, on emploie quasi indifféremment les deux termes information et communication. Précisons :on emploie à tort les deux termes l'un pur l'autre. En effet parler de communication suppose qu'il y ait une relation, laquelle n'est pas nécessaire pour l'information;

Il est vrai que l'on doit aussi construire l'information ; mais dans ce cas, il s'agit de la construction d'un objet. Reconnaissons que dans la communication il y a aussi à construire un message, donc un objet. Mais cette construction concerne le contenu et n'a pas directement à voir avec la rencontre d'un sujet. Or cette rencontre du sujet est indispensable pour qu'il y ait communication.

Ceci posé, un certain nombre de présupposés sont à envisager.

1. Il s'agit d'un sujet, c'est-à-dire d'un être vivant. Un vivant est un être en chemin, en devenir: ce qui veut dire qu'il est toujours susceptible de bouger, d'évoluer. Une telle pensée est indispensable chez celui qui veut entrer en communication et se répercutera sur sa manière même de s'exprimer: on ne construit pas la communication sur un jugement; si on le fait, il y aura nécessairement une sorte de barrière posée par rapport au partenaire.

2. Ensuite le locuteur est aussi un sujet: il a donc légitimement sa manière d'être, son environnement propre, ses manières de penser et de se comporter. Il en va de même pour l'interlocuteur et des divergences peuvent s'établir spontanément. Aussi il importe que le locuteur essaie, sans se dénier lui-même, de saisir et de comprendre autant que faire se peut les positions de l'interlocuteur. Il faut apprendre à parler la " langue" de l'autre.

3. La communication une fois engagée, il est impossible que des divergences n'apparaissent pas. Si l'on veut que la communication progresse, il est coutumier de dire qu'il faut être tolérant. Toutefois le mot, dans sa bienveillance, est terriblement ambigu. Il convient donc de préciser par ce qu'on entend par tolérance.

- il est évident qu'il ne peut s'agir d'une tolérance négative. Celle qui consiste à dire parlant du partenaire: "c'est son problème". Une manière de rompre la communication.

- Souvent on se reconnaît tolérant lorsqu'on admet que le partenaire a droit à avoir ses points de vue et que l'on respecte ses propres points de vue: l'on peut parler d'une tolérance neutre. Dans ce cas, il y a bien des échanges possibles, mais rien de commun ne peut s'établir et l'on ne peut reconnaître ici une véritable communication.

- Pour qu'il y ait communication, il faut s'obliger à une tolérance positive. Celle-ci s'exerce par la manière positive dont on accueille les divergences. Il faut d'abord les reconnaître, elles aussi, comme positives. Ensuite il faut se laisser questionner par ces divergences. Si, par exemple, un partenaire accorde de l' importance à une manière de faire, pourquoi cette manière n'existe-t-elle pas chez moi ?. Il est évident que je n'ai pas nécessairement à l'adopter. Je dois, du moins, réfléchir et voir s'il s'agit d'une déficience de ma part ou si j'ai des raisons sérieuses de m'en abstenir. Il sera ainsi possible d'en débattre sans passion ni jugement.

Robert Pléty


http://plestang.free.fr/

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