Jardin intime


 

Ces lignes s'adressent aux chrétiens

 

Incorruptibilité

"Enquête sur l'existence des anges gardiens"

L'immaculée conception

Révélations privées

 

Des saints ... insupportables ?

L'Eglise, assemblée des saints

Pas de grand homme pour son valet de chambre...

La fête champêtre

Trop malade pour venir au sacrement ..

"Est-ce par amour?"

"Peut-être suis-je mal informé"

Sur Radio Notre Dame, il y a quelques jours,j'entendais un prêtre, du Jura je crois, expliquer comment il recevait les décisions de son évêque. En général, disait-il, je suis d'accord; mais si par hasard je ne le suis pas, je me dis: "Peut-être suis-je mal informé", c'est à dire, peut-être l'évêque agit-il pour des raisons que je ne connais pas."Et alors, je prends mon téléphone et je l'appelle; je vais le voir; on prie ensemble, et ensuite on réfléchit."

Magnifique humilité!

Comme j'aimerais avoir toujours la même attitude!

Si souvent on juge, on critique, on sait, et on méprise ou rejette ce qui est fait ou dit par tel ou tel.

Alors que si l'on se dit "Peut-être n'ai-je pas toutes les informations", on se situe dans la vérité, l'humilité; la charité.

Un iceberg, cela a des arêtes...

On ne connaît d'une personne que certains aspects.

Si quelqu'un que l'on connaît assez peu révèle brusquement un aspect désagréable de sa personnalité, on peut être tenté de le classer, de le cataloguer: "Celui-là, je vais avoir du mal à lui parler - ou même à lui serrer la main - la prochaine fois que je le verrai: tellement ce qu'il a fait ou dit me paraît scandaleux. Je vais lui faire sentir combien je suis en désaccord avec lui."

Mais un homme est comme un iceberg. Il a une vaste partie cachée; et de la partie émergée, on ne voit en général qu'une fraction.

Peut-être cet homme dont tu critiques l'attitude a-t-il des aspects, des qualités, remarquables, beaucoup plus importants que l'incident qui t'a frappé.

Si tu connaissais ces autres dimensions de sa personnalité, tu relativiserais cet aspect désagréable que tu as retenu.

Ce ne serait pas le plus important pour toi.

Sur la prière...

(Extraits, un peu modifiés, d'un mel adressé bilatéralement à un membre de la liste "Prier la Parole" qui avait indiqué consacrer 4 heures chaque jour à la "lectio divina")

Cher A.,

4 heures par jour! Bien! Cela me rappelle l'époque où, jeune retraité, je me lançais à corps perdu dans la prière. Trois heures était courant alors pour moi, en plusieurs fois (1h ou 1h 1/2 à la fois au maxi). Comme un bateau quittant la rive et partant sur le grand océan.

Il faut que je dise ici que mon approche de la prière est très différente de la lectio divina.

Je suis très "spontané" et "imaginatif". Et très convaincu que Dieu est présent et que c'est lui qui agit. Alors pourrait-on dire, à la limite, peu importe ce que l'on fait, au moins tant qu'une certaine forme qui correspond à votre personnalité ne s'est pas dégagée.

J'ajoute aussi que je suis quelqu'un qui change tout le temps.. ceci pour dire qu'en ce qui me concerne la forme reste à trouver!

Prier pour moi c'était être aussi spontané que possible devant Dieu: alors je m'entourais d'un certain nombre de carnets de chants, de la Bible bien sûr, et j'alternais un peu tout: position assise ou debout, ou à genoux (si oubliée hélas dans nos paroisses!); chant, silence, prières inventées, prières que j'avais appris par coeur (très important); gestes (voir sur le site "Choisis d'aimer"), etc.

Imaginatif: eh oui, je me représente la présence ou l'action de Dieu du mieux que je peux. Par exemple (mais ce n'est qu'un exemple) j'imagine Jésus frappant à ma porte, et quelle est ma réaction: est-ce que je me lève, me mets à genoux. Je dis alors à Dieu que je sais que s'il le voulait il pourrait très bien m'apparaître à l'instant, et que s'il ne le fait pas, c'est pour tout un ensemble de raisons: par exemple que cela me rendrait orgueilleux, ou que j'aurais peur; donc que je ne suis en fait pas prêt à l'accueillir.

En ce qui concerne l'Esprit, mais d'une façon assez différente des charismatiques, je suis très Saint Esprit!!

Eh oui; j'ai parlé d'imagination: alors rien de tel que ce vent, ce flux qui me pénètre, qui me traverse et me purifie: "lave ce qui est souillé": il y en a des recoins avec de l'eau croupie en moi! Je ne cherche pas à mettre un nom de péché précis sur ces recoins, juste à visualiser l'action physique de l'esprit.

"Mon corps crie de joie": oui, vraiment, mon corps s'épanouit dans la louange (voir les pages sur la louange sur mon site). Le Père a ouvert mon coeur et m'a fait lui dire "oui". Le fils m'invite à aimer mes frères (c'est pourquoi la charité, l'action au service des autres, a la priorité sur "la deuxième heure" de prière) et je ressens l'amour du fils pour tous les hommes. Et l'Esprit me traverse de part en part. Telle est la représentation physique que je vis dans la prière.

Prière dont la majorité du temps se passe, comme toi me semble-t-il, à ne rien faire et à avoir les pensées qui errent!

Je réserve toujours une partie du temps pour prier pour un certain nombre de gens: je porte leurs noms, je les dis devant Dieu. Non seulement je suis convaincu que c'est efficace "quelque part", mais cela me transforme, moi: mon attitude face à ces gens, fussent-ils "mes ennemis", change dès lors que j'ai prié pour eux. Je les sens beaucoup plus proches.

Voilà. J'espère que ces confidences ne gêneront personne, et peut-être qu'elles pourront aider certains.

23 janvier 2001

Dialogue spirituel: ni "up", ni Socrate...

Il arrive, sur Internet, que l'on amorce un dialogue spirituel avec un correspondant ou une correspondante; chacun se confie un peu, parle à l'autre de sa spiritualité, de son itinéraire.

Ma tentation, mon défaut, a été plusieurs fois, plus ou moins consciemment, de prendre la position de celui qui a plus d'expérience, et donc qui peut diriger l'autre! (alors qu'on ne m'avait rien demandé). Le dialogue est délicat, et parler à l'autre pour lui commenter ce qu'il dit est toujours un exercice périlleux.

Donc je voudrais abandonner la position "up", celle de celui qui sait, qui dirige. Mais pas pour prendre une attitude pseudo-socratique où je manipulerais l'autre pour le faire aller là où je veux.

Non: il s'agit réellement d'inverser l'image que tu as en tête: de considérer que l'autre est le maître, et que tu es l'élève. C'est lui qui est ton accompagnateur, un peu comme dans un monastère. Cette humilité est en fait la seule attitude réellement amicale, réellement ouverte: la plus enrichissante sans doute aussi. Tu écoutes et tu t'instruis.

26 janvier 2001

Quelque chose te préoccupe? Parles-en "là-haut"!

Parfois je suis préoccupé par la façon dont un groupe évolue ou se comporte, dans la paroisse par exemple, ou ailleurs. Et je me dis: "J'espère que telle ou telle chose ne se passera pas; à qui pourrais-je en parler pour éviter telle orientation?"
Et puis quelquefois je me rends compte que si je parle, cela peut avoir plus d'inconvénients que d'avantages, et ne rien régler. Au contraire, peut-être aggraver la situation.

Mais il y a quelqu'un, ma foi d'assez puissant ;-)) à qui je peux en parler dans la prière!! Et lui saura faire!

Je n'ai pas dit qu'il me donnerait satisfaction: il sait mieux que moi ce qui est bon. Mais si je lui parle et si il veut que ce que je demande se fasse, c'est "un jeu d'enfant" pour lui: un tout petit mouvement, changement, mot, prononcé par tel ou tel ("le battement d'une aile de papillon") suffira pour éviter ce que je redoute! C'est lui qui le provoquera.

Je n'ai qu'à le louer, et savoir qu'il veut ce qui est le meilleur: à moi de ne pas y faire obstacle par mes rancoeurs, mes peurs, mes colères, etc. A moi de vivre dans la joie et l'amour.

30 janvier 2001

Que son règne vienne!

Il m'arrive, comme à beaucoup de chrétiens je pense, de m'adresser aux saints, ou même à des personnes décédées que j'ai connues, et de "parler" avec eux de telle ou telle chose. Avec Marie, j'imagine parfois que je l'appelle au téléphone, et que j'entends sa voix au bout du fil: "Je t'écoute mon enfant".

Et alors, si une prière me vient à la pensée, ce ne peut pas être une prière adressée à ce saint ou à cette personne décédée. Mais c'est une prière avec eux. Et voici comment il m'est venu à l'idée d'énoncer "avec eux", parfois, le Notre Père:

Que Son nom soit sanctifié
Que Son règne vienne,
Que Sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

22 août 2001

Et pourtant Dieu l'aime!

Lorsque je suis énervé par quelqu'un, ou en désaccord avec lui, ou que j'ai tendance à en dire du mal, comment changer mon coeur?

Une amie religieuse me suggère la phrase suivante: "Et pourtant, Dieu l'aime".

Oui, Dieu l'aime. Et j'ajoute: il voit très bien tout ce qu'il y a de positif dans cette personne!

Voilà donc désormais ce que sera j'espère mon attitude:

"Et pourtant tu l'aimes, Seigneur. Tu vois très bien tout ce qu'il y a de très bon en lui!"

"Et pourtant Dieu l'aime!"
Je me redis souvent cette phrase maintenant.

Et j'ai aussi découvert que, quand je ne suis pas fier de ma propre attitude, je peux me le dire aussi à moi même:
"Et pourtant Dieu m'aime"!

19 octobre 2001

Liturgie, ou rencontre entre copains?

Dans une paroisse que je connais, certains prêtres semblent parfois célébrer la messe dominicale comme s'il s'agissait d'une rencontre entre copains.

L'un d'eux, lorsqu'il monte à l'autel derrière les enfants de choeur par l'allée centrale de l'église, s'arrête pour serrer des mains à droite et à gauche et échanger trois phrases.

Le même ou un autre, au moment de commencer la célébration, adresse quelques mots à l'assemblée sur un ton exagérément jovial. Comme le note une amie, on dirait qu'il nous dit: "Qu'est-ce qu'on va bien s'amuser ensemble!".

Pendant l'homélie, l'un d'eux s'adresse à l'occasion à un membre de l'assemblée: "Jacques, toi, cela t'arrive de ... (etc.)". A la fin de la messe il explique à l'assemblée qu'il n'a pu chanter que partiellement le "Par lui, avec lui et en lui" parce que c'était trop haut.

J'ai d'autres exemples, mais il seraient trop facilement reconnaissables.

Je dois dire que je sors de ces messes profondément peiné: on a l'impression que ces prêtres ne savent pas que le Seigneur est présent; que c'est Lui qui nous rassemble; et que c'est en fonction de Lui, et en tenant compte de l'inévitable diversité des préoccupations des membres de l'assemblée (qui ne sont pas forcément tous joyeux ce jour-là) qu'il convient de célébrer la messe avec dignité.

Ce n'est pas la bonne humeur qui définit la fonction de la messe; c'est le service du Seigneur! Et, compte tenu de son rôle, c'est lorsque le célébrant est entièrement tourné vers le Seigneur que la messe a le plus de chances d'être pour chacun des participants une grâce, un moment de découverte de Son Amour.

30 décembre 2001

Mes "petites soeurs"

C'est une confidence vraiment intime que je vais faire ici.

J'ai dit plus haut ("Sur la prière") comment j'utilisais parfois mon imagination dans mon attitude spirituelle.

Il m'arrive, notamment lorsque j'avance pour communier, que je me sente complètement indigne de m'avancer: j'ai envie de pleurer, je ne tiens plus sur mes jambes. Et un jour je me suis rappelé les pélerinages de Chartres que nous faisions quand j'étais étudiant: comment les filles en particulier, au moment de monter les derniers mètres vers la cathédrale, se tenaient les unes aux autres, solidement appuyées en croisant les bras entre elles, par les coudes en quelque sorte.

Il m'est venu l'idée de demander à deux amies très chères, deux saintes, de m'appuyer ainsi quand je n'ai plus la force d'avancer: j'imagine alors que Marie-Madeleine, la grande amoureuse, et Thérèse de Lisieux, que l'on peut sans doute appeler la petite amoureuse, sont de part et d'autre de moi, et me soutiennent les coudes. Et je m'avance ainsi, d'un pas plus assuré, appuyé sur elles.

31 décembre 2001

Dieu "tout en bas"

Je suppose que je ne suis pas le seul à avoir envie, de temps à autre, de me faire une représentation du "paradis". En fait j'en ai des tas, bien différentes les unes des autres, et j'en évoquerai éventuellement d'autres à l'occasion.

Celle que je voudrais évoquer aujourd'hui dérive tout simplement de la phrase du Christ "Qui me voit, voit le Père". Oui, cet homme doux et humble de coeur, cet homme restant entièrement amour alors qu'il est écrasé par la méchanceté des hommes, c'est aussi le Père.

Je pense au Père en me disant qu'il est doux et humble de coeur.

Et du coup, j'ai eu un jour l'idée d'inverser une image "traditionnelle" que je me faisais du "paradis". Dans cette image, assez classique sans doute, il y a "les saints", unis entre eux, qui entourent une espèce de haute montagne dont le sommet est pratiquement hors de vue, sommet étincelant: Dieu au delà de toute vision directe possible.

En "inversant" cela, j'ai pensé à un Dieu humble, un Dieu caché, un Dieu tout en bas!! Et donc ce qu'admirent les saints, ce n'est pas une haute montagne pratiquement inaccessible; non. C'est au contraire une humilité quasi-inaccessible, une humilité de Dieu qui est tout en bas, comme le petit enfant de la crèche, mais infiniment plus encore. Donc les saints, dans cette vision du paradis, regardent vers le bas, vers un vaste espace, un abîme d'humilité qu'ils entourent.

Ils admirent et louent Celui qui a su montrer la grandeur de l'humilité.

14 janvier 2002

________

 

Note: à compter de mars 2002, cette page est remplacée, pour l'essentiel, par le nouvel ensemble de pages "Notes".

 


Retour à la page "Christianisme"

Retour à la première page