Afin de prier mieux, en associant mon corps à mes paroles, je m'efforce parfois d'accompagner les phrases de ma prière par des gestes appropriés.

C'est une méthode que j'utilise surtout quand je suis seul dans une pièce. Mais quand je prie "dans ma tête", par exemple dans le métro, je peux aussi penser aux gestes sans les faire, ou encore les faire discrètement, du bout des doigts; cela m'aide à prier.

Voici quelques gestes que je fais parfois quand je prie le "Notre Père":

"Notre Père qui es aux cieux"

Je lève simplement les bras et les yeux.

"Que ton nom soit sanctifié"

Pensant au prêtre qui élève l'hostie au moment de la consécration, je joins les mains devant la poitrine ou la tête, pointant vers le ciel.

"Que ton règne vienne"

J'imagine que je donne la main à des personnes situées à ma droite et à ma gauche, pour former à travers le monde une immense chaîne d'amour; donc je tends les mains à droite et à gauche.

"Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel"

Je me mets en position réceptive, les mains presque le long du corps, ouvertes et légèrement tournées vers le haut: "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute".

"Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour"

Je tends les mains en avant et en haut, comme le ferait un mendiant; je pense à toutes celles et tous ceux qui sont dans le besoin, et je prie avec eux.

"Pardonne nous nos offenses"

Je place les poings fermés sur ma poitrine, un peu comme on le fait pour reconnaître son péché.

"Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés"

J'imagine que j'ai devant moi quelqu'un avec qui je veux me réconcilier: j'ouvre les bras en les tendant en avant pour l'accueillir.

"Et ne nous soumets pas à la tentation"

Je croise les bras devant ma poitrine, comme pour me protéger.

"Mais délivre-nous du mal"

Je tends les bras, un peu écartés, vers le haut, comme pour demander que le Seigneur me tire en haut, me monte hors de la misère dans laquelle je suis.

"Car c'est à toi qu'appartiennent le règne la puissance et la gloire"

La conclusion vient alors naturellement: le mouvement des bras vers le haut se transforme en geste de louange et d'acclamation.

Ces gestes ne doivent bien sûr pas devenir une routine. Ils sont l'expression du sens que chaque phrase a pour moi quand je la dis; je les fais pour prier "de tout mon corps", en même temps que de toute mon âme.

Ph. Lestang, 12-1996 / 8-1998