Bribes philo-psy


On trouvera ci-après des réflexions et des notes sur quelques notions psychologiques ou relevant de la philosophie.
Ces "bribes" sont rassemblées ici un peu au hasard, lignes rédigées au fil des occasions.

Voir aussi la page "Logique de la communication: la ponctuation"

Sur les problèmes de communication évoqués ici voir notamment Yves Winkin, "La nouvelle communication" (Seuil 1981), qui est une bonne introduction aux principaux auteurs dans ce domaine (notamment Watzlawick et l'école de Palo Alto). Dans ma "bibliothèque" se trouve l'analyse d'un livre plus récent.

En ce qui concerne Van Vogt voir notamment sur ce site le texte "Une réflexion sur l'attitude scientifique".


La "bulle", et la distance entre interlocuteurs

Plusieurs auteurs, notamment de l'école de Palo Alto, ont attiré l'attention sur le fait que la distance à laquelle deux interlocuteurs se placent dans une conversation varie selon les cultures. Ainsi beaucoup de méridionaux se placeront très près de leur interlocuteur, tandis que bien des hommes de pays nordiques préféreront une distance plus grande.

Cette situation se rencontre fréquemment dans nos conversations quotidiennes, où l'on peut se sentir mal à l'aise parce que l'autre interlocuteur est trop près, ou au contraire (si l'on est du genre méridional) parce qu'on a l'impression qu'il vous fuit (il s'écarte légèrement).

Au delà de ce simple problème de distance dans les conversations, les mêmes auteurs ont attiré l'attention sur ce que certains appellent "la bulle" qui entourent chacun de nous: espace dans lequel on se sent agressé, ou en tout cas mis en alerte, si quelqu'un y pénètre. L'ensemble de la pièce où ils travaillent, par exemple, fait pour beaucoup de gens partie de leur bulle.

 

"Identification"

Ce thème, cher à Van Vogt, concerne la simplification - inévitable - par laquelle nous considérons comme identiques, ou simplement classons dans la même catégorie de notre esprit, deux choses, personnes ou événements qui pourtant sont différents.

Cette "identification" s'applique dans la vie quotidienne chaque fois par exemple que nous jugeons quelqu'un ou définissons quelqu'un à partir d'une de ses caractéristiques particulières: il est inspecteur des impôts, elle est antillaise, etc.

Un de mes amis de l'Institut National de la Statistique (INSEE), intervenant dans des colloques scientifiques ou philosophiques, évitait soigneusement de se présenter comme étant à l'INSEE, car tout ce qu'il aurait dit ensuite aurait été interprété à partir de l'idée que les auditeurs se faisaient de la statistique, alors que ce qu'il avait à dire n'avait aucun rapport, et se situait d'un point de vue beaucoup plus général.

C'est un peu déjà, ce que disait Saint Exupéry dans le "Petit Prince":

Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, (les grandes personnes) ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais: "Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu'il préfère? Est-ce qu'il collectionne les papillons?" Elles vous demandent: "Quel âge a-t-il? Combien a-t-il de frères? Combien pèse-t-il? Combien gagne son père?" Alors seulement elles ont l'impression de le connaître. (chapitre IV).

 

Se respecter; être responsable

Ce sont certaines idées de Jacques Salomé que je voudrais évoquer ici; pour plus de détails on se reportera à son remarquable site web sur la relation, http://www.j-salome.com/, qui est à mon sens "le meilleur de ses livres".

Se respecter soi-même: c'est très bien d'agir en tenant compte de l'autre, mais il ne faut pas que ce soit au détriment de mon équilibre personnel. Me respecter, c'est oser dire à l'autre par exemple: "Je comprends que tu veuilles que nous fassions telle ou telle chose ensemble, mais cela, c'est ton désir, et moi, je ne me sens pas bien si je le fais."
Dire cela (ce n'est qu'un exemple) demande évidemment du courage; mais l'équilibre, la santé personnelle peuvent être à ce prix.

Jacques Salomé utilise souvent la comparaison de l'écharpe: la relation entre deux personnes, dit-il, c'est comme une écharpe: chacun est responsable de son bout, pas du bout que tient l'autre. A chacun de prendre ses responsabilités.

Etre responsable, c'est donc d'abord ne pas faire de reproches à l'autre: il a ses raisons, j'ai les miennes; à moi de prendre mes décisions. Il faut donc parler à la première personne: "je ressens ceci quand tu parles, quand tu agis", et non pas "tu devrais agir différemment" ou "tu es méchant(e)".

Etre responsable, c'est ensuite respecter l'autre, ne pas lui imposer nos façons d'être et d'agir.

Plus généralement, c'est être responsable de mes paroles et de mes actes: savoir choisir quand et comment parler, et savoir se taire; accepter, si l'on a parlé ou si l'on a agi, que l'autre "à l'autre extrémité de l'écharpe", ne soit pas d'accord. Savoir demander en acceptant que la réponse puisse être négative. Vivre avec l'autre sans intervenir sans cesse dans sa vie par nos actes et nos paroles: il (ou elle) est différent, et a droit à son autonomie.

L'amour est à ce prix.

 

Le cinquième précepte...

Je reproduis ici, pour le plaisir, une note que j'ai écrite il y a fort longtemps, et qui complète les préceptes du discours de la méthode ...

Le cinquième précepte était de ne considérer jamais aucune chose comme fausse que je ne la connusse évidemment être telle; c'est à dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de n'écarter rien de plus du champ de mes réflexions que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le considérer comme vrai...

 


http://plestang.free.fr/

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